Culture : La "Roulotte" des Bonnard

La Maison Bonnard attise la curiosité. Elle a été façonnée à l'image du célèbre peintre Pierre Bonnard, mis en lumières récemment par Martin Provost, réalisateur du film "Bonnard, Pierre et Marthe".

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À Vernon, le peintre Pierre Bonnard et sa compagne et muse, Marthe, ont trouvé un havre de paix dans une maisonnette entourée d’un jardin lumineux ouvert sur la Seine.

En arrivant, on la reconnaît instantanément : un siècle après avoir été dessinée par Pierre Bonnard, la balustrade en bois peint, posée sur le balcon de la « Roulotte » a été préservée. Le peintre (1867-1947), co-fondateur du mouvement nabi et adepte de l’impressionnisme, a représenté la bicoque et son jardin dans plusieurs toiles, comme « Le balcon bleu » (1910) ou « La terrasse à Vernon » (1928).

La création d'un film...

« C’est fascinant de savoir que cette maison est visible sur certains de ses tableaux », s’extasie Nicolas Deschamps. Il y a une dizaine d’années, l’Eurois s’est installé dans une maison à quelques mètres de la modeste bâtisse où Pierre et Marthe bonnard ont vécu, par intermittence, entre 1910 et 1936. Passionné d’histoire locale par ce lieu empreint de douceur et de souvenirs, Nicolas se lance dans des recherches minutieuses.

« On a cherché toutes les archives possibles, des dessins, des photos, et les toiles de Bonnard bien sûr, pour savoir comment était la façade de la maison de l’époque », décrit le co-fondateur de l’Agence de tourisme temporel vernonnaise. Le résultat de ce travail est une reconstitution en 3D des lieux : « Les nombreuses toiles faites dans le jardin constituaient un puzzle, mais on n’avait jamais vraiment de vue d’ensemble. L’idée avec ce film en 3D est de se promener d’une toile à l’autre, et de voir comment étaient la maison et le jardin à l’époque. », résume Nicolas Deschamps.

Place à la nature.

Un jardin bien moins ordonné que celui de Monet, à Giverny. Les Bonnard laissaient la nature s’exprimer librement dans une longue bande de verdure qui se jetait dans la Seine, sans entrave. Ils possédaient d’ailleurs une barque pour aller se balader sur l’eau et en apprécier les couleurs changeantes.

« On comprend qu’ils aient pu être attirés par ce lieu, soupire Nicolas Deschamps. Quand je me promène au même endroit, je perçois cette lumière très particulière qui se reflète sur la Seine, même par temps gris. Cela crée une atmosphère pleine de poésie, un peu hors du temps. C’est la Normandie bucolique, paisible, telle qu’on l’imagine. »