Culture : Le Vieux Château du Neubourg fait peau neuve
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Construit au XIe siècle, le Vieux Château (appelé ainsi en comparaison avec le château du Champ de Bataille tout proche) a eu mille vies. Château-fort, résidence privée, cabinet notarial, ce bâtiment ainsi que la Maison Neuve attenante toute en colombages ont été rachetés par la mairie en 2016 dans un état de délabrement avancé. Aujourd’hui en pleine rénovation, ce bâtiment classé sort de sa torpeur, prêt à retrouver une nouvelle vie, avec une fin de chantier prévu pour 2030.
Ce projet de grande ampleur a débuté par des travaux d’extrême urgence et la réfection de la courtine. Le chantier se déclinera en 3 phases : l’aménagement du parc, la réfection de la salle de la Toison d’or en un espace artistique et le transfert du Musée d’anatomie dans la Maison Neuve. « Une partie de la population ne connait pas le vieux château. Notre travail d’élus est de le faire vivre durant les travaux, d’inviter la population à le découvrir au travers de manifestations culturelles et artistiques, dont des résidences d’artistes du territoire », explique Isabelle Vauquelin, maire du Neubourg.
La rénovation d’un tel monument a un coût non négligeable pour les porteurs de projet. C’est pourquoi, la mairie a signé un contrat de territoire lui permettant d’obtenir des subventions de la Région, de l’agglomération, du Département (400 000 €) et même de la Fondation Patrimoine avec 300 000 € de subventions, le Vieux Château étant considéré comme site emblématique par la Mission Bern en 2021.
La toison d’or
En 1660, le marquis de Sourdeac, alors baron du Neubourg, fait venir la troupe du Marais, ancêtre de la Comédie Française, pour jouer l’opéra la Toison d’or, écrite pour lui par Corneille. Amateur de théâtre, il installe une machinerie pour faire jouer cette pièce devant le roi Louis XIV en personne.
« Une société sans histoire est une société sans avenir »
3 questions à France Poulain, architecte en chef des bâtiments de France dans l’Eure
Comment définir le patrimoine dans l’Eure ?
« C’est un patrimoine très riche représenté par différentes périodes : Gallo-Romaine avec Gisacum mais aussi 7 théâtres et des voies romaines. Le Moyen-Âge qui nous a transmis 250 vestiges dont de nombreux châteaux féodaux, Château-Gaillard en tête. Après la révolution française, pendant laquelle 400 églises ont été vendues, une autre forme de patrimoine apparaît avec la révolution industrielle et la reconstruction d’après-guerre. Toutes ces époques participent à la construction de notre patrimoine. »
Quel est le rôle des Bâtiments de France ?
« Nous avons un rôle de sachant. Nous posons un diagnostic avant d’apporter des solutions adaptées. Nous aidons aussi nos interlocuteurs à trouver des subventions auprès des différents organismes. »
Pourquoi est-ce important de sauver ce patrimoine ?
« Une société sans fondement historique est une société sans avenir, d’autant plus dans la période actuelle où tout est confus. Il faut savoir d’où l’on vient pour se construire et comprendre les choses. »