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Comment définir votre métier ?
« L’objectif est de faire revivre, chaque année, les jardins de Claude Monet pour l’ouvrir au public. Á chaque saison, on recommence ces jardins comme une toile de Monet, avec le même esprit ».
Comment arrivez-vous à restituer les toiles de Monet ?
« L’impressionnisme se caractérise par de nombreuses couleurs avec des petites touches, des nuances, des associations de teintes qui sont très pointues. Notre rôle de jardinier est de faire le même travail avec énormément de variétés et de nuances de couleurs dans chaque massif pour donner l’impression de déambuler dans un tableau du maître ».
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
« J’ai toujours voulu travailler en extérieur, dans un jardin. Travailler ici, c’est le graal pour un jardinier. On peut laisser libre cours à sa créativité. On a les moyens pour travailler, et en plus on a un retour du public qui est très agréable ».
Quelles sont les remarques du public ?
« Dès leur arrivée, on entend « Whaou ! ». Le jardin de Claude Monet a une réputation qui dépasse les frontières. On se doit de montrer au public ce qu’il attend. Ensuite, les gens nous posent des questions sur telle ou telle plante. Généralement, les retours sont très positifs ».
Comment ce jardin évolue-t-il au fil des saisons ?
« Dans la saison, on plante deux fois : une fois en hiver pour le printemps : les bisannuels, les tulipes… Puis vers le 15 mai, après les Saints de Glace, on les remplace par des annuels jusqu’en fin de saison. Il y a aussi les vivaces et les arbustes, comme les rosiers, les iris, qui marquent les mois. Du 1er avril au 31 octobre, il y a toujours quelque chose d’intéressant à voir. Il faut venir plusieurs fois à divers moments de l’année pour apprécier toutes les plantes ».
Le réchauffement climatique a-t-il un impact sur le jardin ?
« On a quelques soucis depuis quelques années. En raison d’hivers très doux, les plantes se développent plus tôt et sont donc plus impactées par le gel printanier. C’est le cas pour la glycine par exemple, sur le pont du bassin aux nymphéas. On s’adapte en trouvant des solutions ».
Quelles plantes à votre préférence ?
« Quand on est un jardinier passionné, on aime évidemment toutes les fleurs. Il y a les emblématiques comme les nymphéas qui sont des plantes magnifiques. J’aime beaucoup aussi les rosiers et les iris ».
D’une innovation nait la renommée
Claude Monet découvre les nymphéas lors de l’exposition universelle de 1900. Jusque-là, il n’existait que des nymphéas rustiques blancs. Latour Marliac, producteur de nénuphars, réussit à créer des hybrides entre variétés rustiques et exotiques pour créer des nymphéas de couleurs. Monet souhaite absolument les mettre dans son bassin pour pouvoir les peindre. Aujourd’hui encore, Jean-Marie Avisard fait toujours appel à Latour Marliac pour ses nymphéas.