Publié le
« Je suis ébéniste conservateur-restaurateur de mobiliers. Je me suis installé avec ma femme en 1985, dans cette maison de Vernon attenant à l’atelier. Ici, c’est une histoire de famille. Ma fille Ophélie travaille régulièrement à l’atelier et s’intéresse de près aux métiers du patrimoine et notamment à la marqueterie de paille. Ma petite-fille (de quelques mois) est prête à reprendre le flambeau. La passation du savoir est primordiale. Par tradition, j’ai des apprentis qui viennent de partout, y compris de l’étranger, Allemagne, Angleterre, Nouvelle-Zélande, Canada… »
« Je travaille dans le respect du meuble, de l’objet. Le maître mot est la réversibilité en faisant en sorte que les interventions réalisées aujourd’hui puissent être corrigées dans 20 ans car le métier évolue beaucoup en matière de techniques et de produits. Un bon artisan est animé par la passion de son métier. Il faut être curieux et ne pas être un simple manuel. Un meuble, quel qu’il soit, il faut connaitre son style, son époque, les régimes sous lequel il a été conçu, les matériaux employés souvent liés aux périodes de colonisations. C’est un métier passionnant ».
Un souvenir marquant
« Mon plus beau souvenir, la restauration d’un très beau cabinet de Pierre Gole, ébéniste hollandais du 17e siècle qui était le maître d’apprentissage d’André-Charles Boulle. Ce travail de restauration a nécessité 1 800 heures sur 4 ans ».
Un lien avec Monet
« Depuis 10 ans, j’entretiens le mobilier de la Maison de Claude Monet. Si vous visitez sa chambre, vous pourrez voir par exemple son grand bureau à cylindre. C’est un très grand honneur pour moi d’y être associé ».
La routine ? Connait pas.
« Tous les matins, je sais que je vais passer une bonne journée. Á chaque jour, sa surprise. Cela peut être une nouvelle problématique à résoudre ou un client qui me confie un meuble extraordinaire ».