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Elinor vous accueille avec le sourire et vous propose un thé, assis dans le canapé entre le bar et un fauteuil massant qui nous fait de l’œil. La jeune tatoueuse a souhaité faire de cet endroit un lieu de relaxation et de bien-être où l’on prend soin de soi. Et le tatouage en fait partie avec une salle dédiée à l’étage. Ayant baigné dans un milieu artistique avec des parents musiciens passionnés d’art, elle a tracé son parcours jalonné de divers métiers avec, en fil rouge, cet amour pour l’art sous toutes ses formes : cuisine, design d’espace, graphiste, prof de dessin.
Mais c’est le tatouage qui lui permet de combiner toutes ses envies. « Je me suis formée auprès d’une tatoueuse qui avait une approche ésotérique du tatouage et de l’art, presque psychologique », explique la jeune femme qui a pris le temps de se former aux différentes techniques et approches, avec une spécificité sur la ligne fine. « Je voulais apporter de la délicatesse et de la poésie tout en m’intéressant aux nouvelles techniques de tatouage ».
Réparer les corps et les âmes
Elle aime l’approche psychologique et humaine qu’impose sa pratique. « Cela requiert beaucoup d’humilité. On aborde la peau, le corps, l’intimité des gens. Ils nous racontent leur histoire de vie, une histoire parfois chargée d’émotions qu’ils souhaitent voir ancrer en eux, que leur corps soit le reflet de leur vécu, bon ou mauvais ».
C’est avec cette envie d’accompagner les gens qu’Elinor s’est lancée sur le tatouage de reconstruction consistant à agir sur cicatrices. « Les cicatrices issues de longues maladies sont plus douloureuses émotionnellement. La personne a souvent peur de se confier, de montrer sa cicatrice, sa maladie. Voir un tatoueur est déjà un premier pas. Certains souhaitent un tatouage pour l’embellir ou pour la recouvrir entièrement. Parfois, on joue avec. D’autres la laissent apparente avec un ornement autour pour raconter son histoire sans la cacher. A moi de comprendre leurs attentes ».